La réduction de la vulnérabilité d’un logement aux inondations consiste à faire quelques travaux pour le rendre plus résistant face à de tels événements. Les occupants y seront ainsi plus en sécurité et pourront, en cas d’inondation, retrouver un logement habitable beaucoup plus vite. Comme l’habitation sera moins endommagée, le reste à charge après indemnisation de l’assureur sera aussi moins important.

Photo d’un quartier récent de Romorantin-Lanthenay, lors de la crue de 2016. On y voit que sa construction a intégré le risque d’inondation. Les trottoirs sont suffisamment hauts pour que l’eau n’envahisse pas les bâtiments.
© Ville de Romorantin

Quels travaux puis-je faire ?

En fonction du logement, du budget, et en priorité pour préserver les vies humaines, cela peut être :

  • la sécurisation du circuit électrique, en séparant le réseau des pièces inondables de celui des autres pièces, en plaçant les équipements électriques au-dessus du niveau inondable, en favorisant les prises de courant en hauteur dans la mesure du possible ;
  • le stockage en hauteur des produits polluants pour éviter la dispersion lors de l’inondation (fioul, carburant pour la tondeuse…) ;
  • l’installation d’un système permettant de boucher temporairement les aérations basses en cas d’alerte, pour empêcher l’infiltration d’eau. Ces aérations devront être rouvertes après l’inondation, pour renouveler l’air et faciliter le séchage ;
  • l’aménagement d’une zone de refuge en hauteur, accessible de l’intérieur et permettant de sortir (par un velux, un balcon…) lors de l’arrivée des secours. On y place le kit d’urgence 72H ;
  • le balisage des piscines ou bassins pour pouvoir les visualiser même pendant l’inondation, alors que l’eau est trouble (pour éviter la noyade des secours, piquets suffisamment hauts aux 4 coins du bassin) ;
  • l’installation de batardeaux (panneaux ou structures amovibles) sur les portes pour limiter les entrées d’eau et de boue dans l’habitation (hauteur max. 80 cm pour éviter des pressions trop fortes sur l’habitation) ;
  • l’installation d’une pompe submersible dans les sous-sols (ou, si elle n’est pas submersible, au-dessus du niveau inondable), reliée à une source d’énergie sécurisée, pour évacuer l’eau plus rapidement après l’inondation ;
  • l’installation de clapets anti-retour sur le réseau d’eaux usées, pour empêcher les eaux usées de remonter à l’intérieur de l’habitation (si les réseaux d’assainissement sont saturés, les eaux peuvent remonter au niveau des WC et éviers) ;
  • l’arrimage des cuves (gaz ou fioul) et leur étanchéification pour éviter qu’elles ne soient emportées ou qu’elles ne polluent ;
  • le remplacement des revêtements de sol et des menuiseries en utilisant des matériaux peu sensibles à l’eau (carrelage ou pierre, et non parquet ou moquette ; portes en PVC et non en bois) ;
  • la rehausse des systèmes de chauffage (pompes à chaleur, chaudières, par exemple) ou leur installation dans une pièce non inondable, afin d’assurer leur fonctionnement pendant et après l’inondation.

Un diagnostic permet en général d’identifier précisément les travaux nécessaires.

Aperçu de l’infographie « Réduire la vulnérabilité de ma maison aux inondations », qui représente tous les travaux listés ci-dessus.
© Antoine Dagan pour Citizen Press

Infographie présentant les principales mesures de réduction de la vulnérabilité de sa maison aux inondations. Une maison est représentée et des flèches font correspondre des conseils à différents éléments.

  • Pour une citerne : arrimer les cuves (gaz ou fioul) et les rendre étanches pour éviter qu’elles soient emportées ou qu’elles polluent durablement la zone.
  • Pour le tableau électrique : sécuriser le circuit électrique. Créer un réseau séparatif pour les pièces inondables, placer les équipements électriques hors d’eau, favoriser les prises de courant en hauteur dans la mesure du possible.
  • Devant une étagère : stocker en hauteur les produits polluants pour éviter leur dispersion lors de l’inondation.
  • Devant une chaudière : rehausser les systèmes de chauffage ou les installer dans une pièce non inondable afin d’assurer leur fonctionnement pendant et après l’inondation.
  • Sur la tuyauterie en sous-sol : installer des clapets anti-retour sur le réseau d’eaux usées pour empêcher celles-ci de remonter à l’intérieur de l’habitation.
  • Dans la cave : installer une pompe submersible dans les sous-sols (ou au-dessus du niveau inondable si elle n’est pas submersible) et reliée à une source d’énergie sécurisée, pour évacuer l’eau plus rapidement après l’inondation.
  • Sur une fenêtre de toit : aménager une zone refuge en hauteur, accessible de l’intérieur et munie d’un accès vers l’extérieur (fenêtre de toit, balcon) pour permettre l’évacuation par les secours. Y placer le kit d’urgence 72 heures.
  • Au rez-de-chaussée : remplacer les revêtements de sol en utilisant des matériaux peu sensibles à l’eau.
  • Devant la porte-vitrée : installer des batardeaux sur les portes pour limiter les entrées d’eau et de boue dans l’habitation (hauteur maximale 80 cm pour éviter des pressions trop fortes sur l’habitation).
  • Devant une grille de ventilation : Occulter les aérations basses en cas d’alerte pour empêcher l’infiltration d’eau, mais bien les rouvrir après pour l’aération de l’habitation.
  • Dans le jardin, devant un plan d’eau : baliser les piscines ou bassins à hauteur d’au moins 1,10 m pour permettre de visualiser leur emplacement même pendant la crue.

Ai-je droit à une subvention ?

Le diagnostic et les travaux peuvent être subventionnés par le fonds de prévention des risques naturels majeurs (FPRNM), dit « fonds Barnier », si le logement est situé dans le périmètre d’un plan de prévention des risques naturels (PPRN) ou d’un programme d’action pour la prévention des inondations (PAPI). Le taux de subvention est de 80 % pour les travaux, avec la possibilité de bénéficier à l’avance des fonds, à hauteur de 30 % du montant de la subvention.

21,6 Mds €

C’est le coût évalué des dommages dus aux inondations en France entre 1982 et 2020

550 M€ / an

C’est le coût moyen annuel (évaluation de la caisse centrale de réassurance, CCR)

Point de vigilance

Les batardeaux (panneaux ou structures amovibles posés devant les portes et autres ouvertures pour empêcher l’eau d’entrer en cas d’inondation) sont les dispositifs les plus souvent utilisés. Il est important de rappeler qu’il est fortement déconseillé d’en installer d’une hauteur supérieure à 80 cm : au-delà, la pression exercée par l’eau sur le bâtiment serait trop forte et pourrait provoquer une rupture brutale, susceptible de mettre les personnes en danger.