Une agglomération dont la route est inondée

L'inondation est une submersion, rapide ou lente, d'une zone habituellement hors de l'eau.

Le risque inondation correspond à la confrontation en un même lieu géographique d’un aléa (une inondation potentiellement dangereuse) avec des enjeux (humains, économiques, ou environnementaux) susceptibles de subir des dommages ou des préjudices.

En France, le risque inondation est le premier risque naturel par l’importance des dommages qu’il provoque, le nombre de communes concernées, l’étendue des zones inondables et les populations résidant dans ces zones.

L’ensemble du territoire français est vulnérable, qu’il s’agisse des zones urbaines ou rurales, de plaine, de relief ou littorales.

Phénomène saisonnier qui trouve sa source dans des précipitations soutenues et durables, l’inondation peut aussi venir de la mer ou des eaux souterraines.

Ce risque naturel peut être fortement accentué par les activités humaines et les aménagements.

Les inondations par ruissellement

L’inondation par ruissellement se produit lorsque les eaux de pluie ne peuvent pas ou plus s’infiltrer dans le sol.

 

Description du phénomène

A l'origine du phénomène d'inondation par ruissellement se trouve un évènement climatique important, par exemple une pluie de très forte intensité ou un cumul important de pluie sur plusieurs jours.

L’inondation par ruissellement se traduit par un écoulement d’eau important en dehors :

  • du réseau hydrographique, c’est-à-dire dans des zones habituellement sèches ou dans des cours d’eau intermittents ;
  • du réseau d’évacuation des eaux pluviales, c’est-à-dire dans les rues.

Vue par drone de la zone située entre Gidy et Cercottes (Loiret) après les inondations par ruissellement de fin mai-début juin 2016 © T. Dewez - BRGM.

 

Facteurs aggravants

Certaines caractéristiques des territoires peuvent accentuer le risque de survenue d'inondation par ruissellement en cas d’évènement climatique important.

Avec l’essor de l’urbanisation, certaines villes se sont installées dans les trajectoires naturelles d’écoulement des eaux, elles sont donc plus soumises au risque d’inondation par ruissellement.

D’une façon générale, le développement des surfaces imperméabilisées est une cause et un facteur aggravant du ruissellement.

Vue aérienne de la ville de Toulon, © A. Bouissou - Terra

La suppression d’espaces naturels de rétention et de ralentissement des eaux de ruissellement pluviale induite par l’évolution des pratiques agricoles et forestières a aussi un rôle important dans la formation, l’aggravation et la dynamique du ruissellement.

La topographie joue également un rôle dans l'exposition des territoires au risque d'inondation par ruissellement.

Dans les zones de relief accidenté, l’eau qui ruisselle se concentre jusqu’à déborder les obstacles. Lorsque le débordement survient, l'arrivée soudaine et violente d'un gros volume d’eau peut provoquer des dégâts conséquents.

Dans les plaines, du fait de l'absence de relief, l’eau qui ruisselle s’évacue moins naturellement. En conséquence, les sols sont plus vite saturés d’eau et favorisent le ruissellement.

La survenue d'une inondation par ruissellement est également influencée par l'état du sol et les caractéristiques du sous-sol.

L’état du sol influence la vitesse et le volume du ruissellement de l’eau de pluie en surface. Par exemple, une surface lisse laisse les eaux s’écouler librement sans les ralentir. La sécheresse, le gel et l’artificialisation des sols ont quant à eux pour effet d’accroître les volumes d’eau qui ruissellent.

Enfin, les caractéristiques du sous-sol (par exemple l'existence d'une couche argileuse imperméable à proximité de la surface) peuvent également favoriser la saturation des sols en eau et donc le ruissellement en surface.

 

Effets et conséquences

En milieu urbain, lors de pluies intenses, les débits d’eau de ruissellement peuvent être très importants et saturer les réseaux d’évacuation des eaux pluviales et les ouvrages hydrauliques. Les débordements occasionnés s’effectuent alors en empruntant généralement les rues avec des vitesses importantes combiné à des hauteurs d’eau variables. Ils peuvent ainsi occasionner des dégâts humains et matériels conséquents.

En milieu rural, l’érosion des sols entraîne des dépôts de boues dans les ouvrages de transport et de stockage des eaux pluviales et dans les espaces inondés. Dans certains cas, le ruissellement en milieu rural peut ainsi se transformer en coulée de boue et provoquer des dégâts plus importants.

Les inondations par ruissellement peuvent aussi entraîner une pollution des eaux de surface et souterraine et des sols. En effet, les eaux de ruissellement lessivent les sols et charrient avec elles des additifs agricoles (pesticides, engrais) en sortie des zones agricoles et des hydrocarbures et métaux lourds en sortie des zones urbaines.

Cultures inondées entre Coursan et Cuxac (Aude - novembre 2005). - © A. Bouissou - Terra

 

Exposition du territoire

Le ruissellement peut être la cause d'inondation sur des territoires éloignés de tout cours d'eau, en montagne et en plaine, en milieu urbain et en milieu rural.

En conséquence, tout le territoire français est exposé au risque.

 

Prévision du risque

Les vigilances “orages” et “pluie-inondation” de Météo-France peuvent contribuer à l’information des acteurs locaux et du public sur le risque d'inondation par ruissellement.

Cependant, l’échelle départementale de la vigilance météorologique, et la difficulté à appréhender avec précision certains évènements pluvio-orageux, font que les informations diffusées ne permettent pas toujours au public de mesurer les impacts possibles au niveau local et aux acteurs de la gestion de crise de traduire les prévisions en réponse opérationnelle.

Centre de Météo-France de Bron (Rhône, 2018.)  - © D. Valente - Terra