Ouvrages artificiels construits le plus souvent en travers d’un cours d’eau, les barrages retiennent de tels volumes d'eau qu’une rupture serait catastrophique.
À quoi servent les barrages ?
On compte en France 2 600 barrages (dont 600 font plus de 10 m de haut). Ils ont diverses fonctions, parfois combinées :
- la régulation de cours d’eau (en fonction des périodes de cruePériode de hautes eaux, de durée plus ou moins longue, consécutive à des averses plus ou moins importantes. ou de sécheresse) ;
- la retenue d’eau pour l’irrigation des cultures, l’alimentation des villes ou la lutteLa lutte permet d'agir sur le phénomène en temps réel. Elle complète la prévention. contre les incendies ;
- la production d’électricité, etc.
Les lacs artificiels créés par ces barrages peuvent aussi accueillir des activités de tourisme et de loisirs.
Qu’est-ce qu’une rupture de barrage ?
Une rupture de barrage correspond à la destruction partielle ou totale de l’ouvrage, à la suite :
- d’un risqueProbabilité qu'un effet spécifique se produise dans une période donnée ou dans des circonstances déterminées. En conséqu... naturel : par exemple un séisme, une crue exceptionnelle ou un glissement de terrain ;
- d’un problème technique : par exemple un défaut de fonctionnement ;
- d’une erreur humaine ou d’un acte de malveillance.
Selon les caractéristiques propres à chaque barrage, la rupture peut être :
- progressive : les barrages construits en remblais, par exemple, peuvent subir une érosion après une crue exceptionnelle ou l’apparition d’une fuite, pouvant créer des brèchesDépôts (consolidés ou non) composés d'une accumulation de roches fragmentées de forme plus ou moins angul... puis la rupture de l’ouvrage ;
- ou brutale : la rupture soudaine d’une partie d’un barrage peut déclencher une vagueInégalité de la surface d'une étendue liquide (mer, en particulier), due aux diverses forces naturelles qui s'exercent s... similaire à celle d’un tsunami.
Les dommages peuvent alors être considérables :
- pour les populations : mort par noyade, ensevelissement ;
- pour les biens : destruction et détérioration de bâtiments, d’infrastructures et d’ouvrages d’art (ponts, routes) ;
- pour l’environnement : destruction de la flore et de la faune, disparition de sols cultivables, pollutions diverses, etc.
Un risque très rare mais non nul
Le 2 décembre 1959, la rupture du barrage voûte de Malpasset, près de Fréjus (Var), a endeuillé la France de 421 victimes et fait 7 000 sinistrés. Ce drame a conduit l’État à renforcer le niveau d’exigence de la réglementation technique et du contrôle des règles de sécurité.
Qui assure la sécurité des barrages ?
En France aujourd’hui, la sécurité des ouvrages relève avant tout de leurs exploitants, avec l’appui de bureaux d’études agréés par l’État. Des inspecteurs assermentés par l’État contrôlent le respect de la réglementation en matière de sécurité.
Comment la population est-elle alertée ?
Pour les barrages de grande dimension, un plan particulier d’intervention (PPI) est établi par la préfecture sur la base d’informations transmises par le responsable du barrage. En cas d’accident, un signal d’alerte spécifique aux ouvrages hydrauliques est produit par les sirènes de l’exploitant. Dans les zones plus éloignées qui restent également à risque de submersion, le signal national d’alerte est déclenché.
- Si vous habitez une zone à risque : comment reconnaître le signal ?