
Sur les 15 dernières années, on déplore en France entre 3 000 et 4 500 feux de forêts par an, brûlant au total 10 000 à 17 000 hectares de surfaces boisées. Avec le changement climatique, le risque s’étend progressivement à l’ensemble de l’Hexagone, et ne concerne plus seulement le sud du pays.
Qu’appelle-t-on incendie de forêt et de végétation ?
Les incendies concernent la forêt mais également de nombreuses autres formes de végétation. Très fréquemment, les départs de feu ont d’ailleurs lieu hors du milieu forestier : en bord de voies routières ou ferroviaires, dans des friches, champs, jardins, etc. La dénomination vaut aussi pour les incendies qui touchent le maquis, la garrigue ou encore les landes.
Pour aller plus loin
Le terme « feu de forêt » s’applique si le feu parcourt au moins une surface de 0,5 hectare d’un seul tenant et qu’une partie au moins des étages arbustifs ou boisés sont détruits
Quelles en sont les causes ?
9 feux sur 10 sont d’origine humaine. Les départs de feux sont souvent dus à des mégots de cigarette jetés, des barbecues ou des feux de camp mal éteints, des brûlages de déchets, des pétards, des feux d’artifice, ou encore à des travaux générateurs d’étincelles, réalisés par des particuliers ou des professionnels. Une lame de moissonneuse peut générer des étincelles en tapant dans un caillou. Des travaux forestiers, des coupes en bord de route peuvent être en cause. En hiver, les écobuages pratiqués par les bergers pour régénérer les pâturages en montagne peuvent aussi être à l’origine d’incendies quand ils sont mal maîtrisés.
1 feu sur 10 est causé par la foudre.
Feux de forêts et changement climatique
La France métropolitaine connait des sécheresses de plus en plus fréquentes et sévères, qui commencent plus tôt dans l’année et durent plus longtemps. Les canicules sont de plus en plus précoces et intenses. De nouvelles régions sont touchées : historiquement, la moitié sud du pays était la plus touchée par les feux de végétation. Avec le dérèglement climatique, le risque concerne de nouvelles zones comme le nord-ouest de la France (Pays de la Loire, Centre-Val de Loire, Bretagne, Île-de-France). La période à risque est étendue : elle débute dès les premiers jours du printemps et se prolonge en automne, à la faveur d'épisodes de canicule tardifs.
Quelles sont les conséquences ?
Les incendies de forêts peuvent mettre gravement en danger la population, tant les résidents que les touristes. Ils peuvent également causer la mort de pompiers qui luttent contre le feu. Par ailleurs, la propagation des flammes provoque d’importants dommages aux biens.
Les incendies de forêts et végétation ont aussi des conséquences :
- sanitaires à long terme : outre les décès et les blessés directs, la pollution de l’air par les fumées, la pollution des sols et des eaux de surface et souterraines par les cendres peuvent avoir des conséquences pour la santé humaine ;
- environnementales : atteinte à la biodiversité, à la forêt, aux paysages, dégagement de CO2, aggravation d’autres risques (chutes de pierres, mouvements de terrain, inondations, avalanches en montagne…) ;
- économiques : perte de production agricole et de bois, baisse de l’activité touristique, perte de lieux de vie ou de production… ;
- sociales : pertes de lieux de sociabilité.
Retour sur…
Du 16 au 18 août 2021, l’incendie de Gonfaron, dans le Var, a ravagé la réserve naturelle nationale de la Plaine des Maures, obligeant 7 500 habitants et touristes à trouver refuge dans des gymnases et détruisant 6 832 hectares. Deux personnes sont décédées. Selon toute vraisemblance, l'origine de cet incendie serait liée à un mégot jeté sur une aire d'autoroute.
Quelles règles dans les interfaces urbanisme / forêt ?

Dans les communes protégées par un plan de prévention des risques d’incendie de forêt (PPRif), celui-ci peut imposer des mesures (choix des matériaux, ventilation, etc.) pour réduire la vulnérabilité des constructions neuves.
Pour les constructions existantes, des aménagements peuvent être réalisés (volets, gouttières, toiture, aération…).
Le PPRif peut aussi imposer de dimensionner les voies d’accès de manière à permettre aux camions de pompiers de les emprunter pour évacuer des personnes en cas d’incendie.
Enfin, le débroussaillement est primordial. Il peut même être une obligation dans certains départements (définis par le code forestier) ou parties de département (définies par arrêtés préfectoraux).
- Pour en savoir plus : www.ecologie.gouv.fr/feux-foret-et-vegetation