Pour prévenir les dégâts liés à certaines catastrophes naturelles, notamment aux crues soudaines, des services permettent aux collectivités d’être averties gratuitement de l’imminence d’un tel risque et de suivre l’évolution de la situation en temps réel, au plus près de leurs territoires.

Photo montrant deux prévisionnistes de crues dans une salle opérationnelle du Schapi.
Bernard Suard / Terra

En cas de catastrophe, les collectivités ont un rôle important à jouer dans l’alerte aux populations et la coordination des secours. Le plus souvent, elles sont averties par la préfecture. Mais, pour plus de réactivité encore, elles ont tout intérêt à s’abonner à certains services d’avertissement, qui leur envoient automatiquement un message en cas de risque imminent.

À l’échelle nationale, il y en a deux : le service APIC (avertissement pluies intenses à l’échelle des communes), créé par Météo-France, et Vigicrues Flash, proposé par le réseau Vigicrues du ministère chargé de l’écologie.

APIC et Vigicrues Flash, les services d’avertissement incontournables

Ces services sont gratuits et s’adressent aux préfectures, collectivités et opérateurs de réseaux (transport, électricité, eau…). Objectif ? Suivre l’évolution et la localisation des épisodes pluvieux ou des crues en cours, afin d’organiser les mesures de prévention, de protection et de sauvetage les plus adaptées.

Si le territoire se situe dans une zone à risque, il est important de s’abonner aux deux services. L’un ne remplace pas l’autre, ils sont complémentaires : des pluies intenses en amont peuvent provoquer des inondations par ruissellement ou des crues sur des petits cours d’eau en aval. 

L’avertissement pluies intenses à l’échelle des communes (APIC) est un service automatique de Météo-France, qui alerte les collectivités en temps réel dès que leur territoire est concerné par des précipitations très intenses, voire exceptionnelles.

Par SMS, courriel et message vocal, les abonnés sont informés de la sévérité de l'épisode pluvieux, de sa localisation, du nombre de communes touchées. Le service est actualisé toutes les quinze minutes. Un nouveau message est envoyé en cas d’aggravation. 

Ce service est disponible sur l'ensemble des communes de Métropole ainsi qu’à La Réunion*, en Martinique*, en Guadeloupe* et en Nouvelle-Calédonie*.

(*) hors période d’indisponibilité de certains radars de précipitation (maintenance, réparation ou remplacement)

Vigicrues Flash est un service d’avertissement automatique dédié au risque de crue soudaine, susceptible de survenir dans les prochaines heures. Il couvre plus de 30 000 km de cours d’eau en France métropolitaine, non surveillés par le dispositif Vigicrues classique car soumis à des réactions trop rapides en cas de pluies intenses (voir encadré ci-dessous).

Par SMS, courriel et message vocal, les abonnés sont informés en temps réel de l’intensité de la crue, des tronçons de cours d’eau et des communes concernés. Le niveau de risque est réévalué toutes les 15 minutes et un nouveau message est envoyé en cas d’aggravation. 

Le dispositif Vigicrues Flash est disponible sur plus de 10 000 communes en France.

Bon à savoir

Vigicrues et Vigicrues Flash sont deux services différents, qui ne surveillent pas les mêmes réseaux. Le réseau Vigicrues informe des risques d’inondation dans les prochaines 24 heures pour les principaux cours d’eau du territoire (soit plus de 23 000 km, rien que dans l’Hexagone). Le dispositif Vigicrues Flash s’intéresse aux cours d’eau les plus à risque de crues soudaines, susceptibles de survenir en quelques heures.

 

Et pour les autres risques ?

Pour anticiper les principaux risques d’origine météorologique, océanique ou nivologique (liés au manteau neigeux, à sa fonte ou aux avalanches), Météo-France produit au moins deux fois par jour (à 6h et 16h) une carte de vigilance couvrant les phénomènes suivants : vent, vagues-submersion, canicule, orage, pluie-inondation, grand froid, neige-verglas et avalanche. Il relaie également les informations sur les risques de crues du réseau Vigicrues.

Plusieurs autres organismes mettent en place un système de surveillance des risques majeurs. Par exemple, le bureau de recherches géologiques et minières (BRGM) pour les mouvements de terrain de grande ampleur et les séismes. Ou encore : le centre d'alerte aux tsunamis (CENALT), les observatoires volcaniques et sismiques (dans les Antilles notamment). En cas d'accidents industriels ou nucléaires, ce sont les exploitants qui sont chargés de donner l’alerte. Tous ces organismes avertissent en premier lieu la préfecture qui, s’il le faut, activera le plan d’organisation de la réponse de sécurité civile (plan Orsec) adéquat.